Pendant que notre Municipalité continue de clamer « je protège ma ville, je protège ma vie » mais ne semble pas vouloir abandonner son projet pharaonique de développement de la pollution atmosphérique , d’autres cités agissent pour repousser en la corrigeant la catastrophe humaine que justement nos excès nous concoctent désormais à grand feu.
Milan vient ainsi d’instaurer un péage pour, comme à Londres, retenir les véhicules les plus polluants d’entrer en ville. L’idée du vélib’ parisien va être exportée à Londres, New York et Moscou – cette idée que Jacques Attali avait, en un tour de main, rejetée en 1989 (« Nous souhaitons changer, mais nous ne sommes pas fous… Ce que vous proposez va contre l’industrie de l’automobile et du pétrole »).
Chez nous, en France, à Limeil-Brevannes (94), la municipalité vient d’inaugurer une école primaire « zéro énergie » de 3000 m2 (5 maternelles et 7 classes élémentaires) : orienté sud-sud-est, le bâtiment a des murs isolés par 18 cm de laine minérale, un triple vitrage anti-émissif avec gaz rare dans des huisseries bois. La toiture végétalisée de 5 à 8 cm de terre retarde l’écoulement des eaux et l’isolation par l’extérieur est accentuée par 14 cm de polyuréthane. De larges baies vitrées permettent de limiter l’éclairage électrique et empêchent tout coin sombre dans les salles de classe. La ventilation est à double flux pour récupérer toute la chaleur contenue dans l’air avant de la rejeter. Des pompes à chaleur puisent une partie de leur énergie dans la chaleur du sous-sol, 30 m2 de capteurs solaires fournissent les ¾ de l’eau chaude sanitaire. 700 m2 de cellules photovoltaïques produisent tant d’électricité que l’école pourra en revendre environ 5.000 kW/an à EDF. Les revêtements des sols permettent de réalimenter les nappes après chaque pluie et d’assurer l’arrosage des espaces verts. Les élèves sont encadrés depuis les lieux principaux d’habitation pour gagner à pied l’école et réduire au maximum la circulation automobile. Enfin, une démarche de sensibilisation au raisonnement écologique et à la qualité de vie est réalisée auprès des enfants et des adultes.
Si le volet écologique du bâtiment a entraîné un surcoût de 30% (50% ont été pris en charge par l’ADEME) par rapport à une construction classique, cette petite ville de 18.000 habitants proche de Paris ne regrette pas son investissement, gage d’une meilleure qualité de vie pour le futur. N’a t-elle pas inauguré en mai dernier une « Allée des Enfants Heureux » sans voitures et cependant commerçante avant de commencer d’ériger un complexe de logements : le « Quartier des Temps Durables » ! !
La construction d’un Lycée Polyvalent sur notre ZAC St Martin, d’une école hôtelière ou d’un véritable établissement à vocation culturelle - quelques-unes parmi les suggestions de l’Association - ne pourrait plus se faire autrement qu’en appliquant des mesures similaires. Un exemple à suivre et qui apparaîtrait plus tard comme l’application de la leçon n° 1 , chère à notre Elu : « je récolte ce que les autres ont semé ».
2008, l’année de véritables changements d’orientation dans la politique de notre ville ?
Alphonse Drouan
Commentaires